Que de beaux souvenirs de mon enfance !
Quand nous avions passé l'âge de croire au
père noël
Et que nous n'étions pas encore adultes
Nous avions des étrennes pour le premier de l'an
et c'était tout un cérémonial réglé comme un rituel
qui tous les ans se renouvelait !
Tout d'abord avant la fin de l'année
J’écrivais, j'étais le scribe de ma grand-mère
qui me dictait en catalan, ce que j'écrivais en français
en m’appliquant, il y a avait la plume sergent major
pour faire les pleins et de déliés
le buvard rose, et une jolie feuille de papier
je souhaitais les vœux au neveu de ma grand-mère
à Pâquerette sa nièce qui demeurait à Paris
et puis aux cousins oncles et tantes
une belle enveloppe et cela partait par la poste
Le premier jour de l'année, on se levait tôt
et en famille on se souhaitait une bonne année
sans rien oublier , et puis venait le temps de sortir
nous étions endimanchées,
ma grand-mère et moi qui suivais
Tout d'abord nous allions faire les civilités aux plus âgés
C’était la Tante de ma grand-mère Catherinette
on apportait un présent
Confiture, pâte de coing, fruits séchés, ou autres
On échangeait des vœux, parfois ma grand-mère
me demandait de réciter un poème
ce qui me valait des étrennes
ainsi que pour les menus services rendus pendant l'année
je partais fière, et ma grand mère encore plus
ensuite nous allions chez une de ses cousines germaines
plus âgés qu'elle, et d'un coup on en visitait trois
dont deux étaient célibataires Jeanne et Fanny
qui n'étaient guère plus grandes que moi
et de là nous ramenions des provisions
et moi toujours une pièce, c'était la coutume
Et puis venait Antoinette, une autre cousine
A qui au cours de l'année je rendais des services
allant tous les soirs en sortant de l'école
remplir ses cruches d'eau à la fontaine
Elles étaient bien lourdes, une était en étain
et pesait même vide pour mes bras chétifs
la rue était pentue et étroite, et je glissais parfois
j'aimais aller chez elle
il se dégageait une bonne odeur de cire
Antoinette était aussi veuve de guerre
et avait un certain bien être
J’adorais son jardin, on devait passer par le sous-sol
et s'ouvrait comme par la porte d'une caverne
un jardin que personne ne pouvait voir ni même imaginer
il y avait orangers, citronniers et autres fruits exotiques
Elle avait une infirmité et ne pouvait pas trop marcher
Elle me récompensait de façon grandiose
et louait mes services, c'est vrai que je m'appliquais
j'avais le rose aux joues,
et mes étrennes étaient florissantes
j'ai toujours gardé pour cette arrière tante
un amour d'adolescente, je me sentais bien chez elle
je pense qu'elle a laissé un patrimoine important
à des neveux puisqu'elle n'avait pas d'enfants
Souvenirs !!!
Après un bon repas où nous étions invitées
Ma grand-mère regagnait la maison
installait la table pour prendre le goûter
sortait toutes les douceurs et desserts confectionnés ( maison)
dont elle seule avait le secret,
ainsi que pour ses confitures
Elle attendait et venait les plus jeunes
Sa filleule prénommée aussi Elisa
qui habitait au village voisin
là j'étais spectatrice je ne perdais rien de la conversation
J’avais aussi droit à réciter une poésie
C'était sa gloire, et je ne pouvais pas la priver de ce moment
on attendait notre voisine et sa fille de mon âge,
et d'autres cousins, pour faire un bon goûter
C'était à la campagne, il n'y avait pas de distractions
peu de moyens de locomotion
et toujours un grand coeur pour tout partager
Le lendemain, à pied nous faisions les 4 km
qui nous amenaient de notre village au lieu dit ( Las escoumes)
A Vinça, où il y a maintenant une retenue d'eau
c'était la propriété du frère aîné de ma grand-mère
lui avait une voiture, il était un des rares, à cette époque là
nous étions enchantées par les lieux
dans le jardin une marre avec des canards
l'été une allée de roses, des plaqueminiers
qui l'hiver montraient leurs appâts
J’adorais, et de néfliers, et même des fraises des bois
une volière des pigeons , des paons qui faisant la roue
Tout était pour moi merveilleux
la tante Thérèse, n'était pas des plus donneuse
ma grand-mère revenait avec du tilleul et de la verveine
et moi avec quelques kakis,
dont j'ai toujours gardé en moi le goût
ainsi que les nèfles, qui se mangeaient un peu flapies
pour moi qui étais enfant c'était un paradis sur terre
mon jardin d’Éden ...Maintenant tout est à l'abandon
deux maisons sont au fond de l'eau dans le barrage
Souvenirs ...
je n'avais pas mon mot à dire j'écoutais religieusement
et puis l'oncle Edmond dans sa voiture
nous ramenait à notre village,et cela nous comblait de joie
Ma grand-mère faisait ensuite l'inventaire
Nine as-tu vu ça, et cela et autre ...
Oui j'avais tout vu, tout compris, et plus encore
Que son devenus ces souvenirs, ils sont dans mon cœur
en fermant les yeux je revois tout devant mois
comme si j'y étais, quel bon temps , en ces moments
ou nous n'avions pourtant pas grand chose,
et tout était un bonheur ! Heures bénies
je vous garde en moi, comme un secret ...