Avant on avait tout sous les yeux
et c'était mieux
car on avait aussi la sagesse
En témoigne le bel herbier
de ma grand-mère
il en est des souvenirs
qui restent gravés dans la mémoire
à la vue ou la senteur
de la moindre plante :
tout es en moi
comme autant de bons moments
engrangés....
L'enfance est pour cela
fertile en souvenirs et émotions
Les secrets de bonne fâme...
L’herbier de ma grand-mère ..
C'était presque un mystère
celui d'apothicaire
Elle connaissait les plantes
et leurs bienfaits
et en cheminant me les apprenait
C'était pour moi un vrai plaisir
et un apprentissage
Sauge sauvage, bleuets,
coquelicots, mauve, Aspic, Fenouil
Chicorée au printemps,
dont on faisait de bonne salades
C'était le temps où on se soignait
par des " simples"
puisque dans la nature
on trouve tout pour se soigner,
c'est ainsi que l'on cueillait de la bourrache
de la mauve , contre les inflammations;
des coquelicots pour calmer la toux,
dans le jardin il y avait aussi,
de la même famille
trois plants de pavots,
qui servait pour les fortes douleurs:
pour les rages de dents :
( Morphée et la morphine
n'étaient pas loin )
Lisa ma grand mère avait
son tilleul,la verveine la camomille
pour ses tisanes
ou pour rincer les cheveux
Cette même camomille
qui en décoction
blondissait les cheveux
pour les brunes c'était
une décoction de feuilles de noyer
Dans de l'alcool, il y avait
des feuilles de fleurs de lys
la salsepareille servait aussi
dans les mêmes conditions
on gardait les queues de cerises
les pétales de roses,
pour faire une eau souveraine
pour nettoyer et panser les yeux !
chemin faisant on cueillait ça
et là certaines plantes,
de la menthe sauvage,
du fenouil de l'aspic du basilic qui
embaumait le fenouil irait parfumer
les châtaignes
l'aspic en petits sachets
parfumait les armoires.
Dans les placards il y avait
ce que l'on appellerait les aligaments
: de la confiture de baies d'églantier
très renommées pour soigner
les enfants lymphatiques
qui se développaient mal
Cette baie etait bourrée de vitamines
Dans des fruits un peu oubliés
on trouvait des kakis
qui viennent du plaqueminier
et des nèfles que l'on ne trouve
plus, elles étaient toutes flétries
Ma grand-mère faisait aussi
de la pâte de coing
dont l'eau de cuisson avait aussi
un effet pour arrêter les diarrhées
Les pruneaux voisinait avec
les raisins secs ou bien de la
cannelle...Tout était étudié dans l'alimentation
pour les chétifs c'était
un lait de poule des fruits secs
noix noisettes amandes ;
Que l'on retrouve
maintenant , on n'invente rien,
nos anciens avaient la sagesse
et l’expérience, C'était un bonheur
à portée de main
tout était dans la simplicité
l'authenticité le respect de la nature
et la qualité ....
Que de fois je montais au grenier
qui me semblait la caverne
d’Ali baba par les senteurs de tous
ces fruits que l'on gardait:
des pommes ratatinées,
des figues séchées, des raisins aussi
pendus à un fil a étendre
qui se conservaient au bon air
venu du Canigou
gardant en eux le meilleur,
ainsi que les oreillons d'abricots
posés sur des claies.
Tout venait du jardin ou de la vigne
ou on trouvait des pèches sauvages,
un délice d'avant
Il y avait tout cela et plus encore
dont je ne me souviens
pas très bien : J’entendais murmurer
le nom d’une plante
dont on faisait une infusion
qui devait rester au clair de lune
pour faire son effet :
Secrets de bonne fâme, on la trouve maintenant en gélules
L'armoise qui dit-on protège
du Covid - et dans les temps anciens
était un abortif ( si on y croit )
Pour moi c’était
verveine tilleul et camomille
que nous ramenions
des " Escoumes" de Vinça
Souvenirs aussi des bâtons de réglisse
et le coco en boite
Nous avions un éventail
de fleurs, de baies, de fruits
de produit : De l’anis, des
clous de girofle
Des extraits Noirot
pour faire des liqueurs
mandarine, banane et cerises
il y en avait aussi
dans des grands pots
en verre des grains de raisins
dans de l'alcool et des cerises;
Oh ! lala que c'était bon
Tout cela, et tout dont je ne me
souviens plus
les parfums sont en moi..
.émoi toujours
ils ont formé mon goût, façonné ma vie
chaque plante porte en elle un bienfait
C'est l'herbe mystérieuse
qui redonna la vie
au deuxième serpent celui qui s'enroula
autour de l'axe : le Caducée
secret des plantes,
la nature porte en elle
tout ce qui peut nous aider à nous soigner
ou stimuler nos défenses,
il y avait tout cela et plus encore
dont je ne me souviens plus
c'est toujours un émoi : je m'y revois,
et dans mon cerveau
j'ai conservé les odeurs mélangées
de ce tout , de ce temps,
ou rien ne se gaspillait
et pouvait servir
.Ce temps où l'on vivait au rythme
de l'horloge du village,
du cycle des saisons
des lunaisons de tout ce qui se rattache
à la terre et aux quatre éléments :
La terre, l'eau , le vent, le soleil