Je me suis installée dans mon fauteuil
à la clarté du soleil - pour protéger mes yeux
je mets des lunettes de soleil
je ferme les yeux et me voilà partie dans
mes souvenirs d'enfance pour retrouver celle
que j'appelais Ma et qui était ma grand-mère
ce jour c'est sa fête et j'ai pensé très fort
à elle et je nous vois un soir du mois d'août
main dans la main; de l'autre elle tenait
le ( fanal) ou une bougie éclairait
nous en avions pris d'autres et des
allumettes : C'était assez loin de notre
village où tout le monde dormait
Pour faire passer le temps; elle me chantait
des chansons catalanes
A cette époque au bord de la route il y avait
des vers luisants
- les oiseaux dormaient le tête sous l'aile et
on entendaient les bruits de la nuit -
quand nous arrivions , elle m'installait sous
un arbre protégée et Elle allait arroser
Elle avait ouvert une vanne, elle laissait l'eau
arriver au fond du sillon et puis elle fermait
et recommençait .. Avec le clair de lune
l'eau faisait un sillon ; un sillon argenté
Elle me montrait les étoiles et m’apprenait
le nom des constellations
et nous avancions sous la protection de la
grande ourse et du chariot
belle étoile du soir passagère lointaine.....
Et quand tout était fini ;
je m'étais a moitié endormie - on reprenait
le chemin du retour, on passait devant un
autre jardin où les poules pépiaient dans un
poulailler niché sous un grand figuier -
nous prenions le tournant pour prendre
la route de Rigarda
On voyait notre maison dans la rue pas
loin de la rivière et nous étions heureuses
de retrouver notre bon lit.....
Que de belles choses j'ai pu faire avec elle
ma douce grand-mère Élisa - Du côté de sa
mère Marie Llonguet il y avait un titre
de noblesse catalane, elle me disait
Nine il ne faut pas en parler......
et j'ai eu le bonheur un jour grâce a ce blog
d'avoir un jeune homme branché généalogie
qui m'a envoyé - celle de ses ancêtres- et
celle de ma mémé : en remontant le temps
elles se confondaient : j'ai compris bien des
choses et pourquoi je m'appelle Rose-Marie
ces deux prénoms plus Élise, car depuis des
générations, en remontant au traité des
Pyrénées on retrouve 4 prénoms
Marie - Elisa- Rose et jeanne...
Ses cousines germaines avaient les mêmes
prenoms, et au village, elle etait Lisa,
sa cousine c'était Elisa du ( racou)
en haut de la rivière -
Ma grand-mère était mon horizon
avec ses yeux bleus comme notre ciel
catalan un jour de tramontane
dans son regard je voyais toutes les émotions
passer - des jours heureux ou elle avait des
yeux malicieux...
Elle fut veuve à 24 ans son mari Martin
porté disparu dans la grande guerre
Elle avait une noblesse de cœur admirable
bonté courage simplicité dévouement
un amour qui donnait tant
Elle était née en 1888 et partit le siècle
après partit comme elle avait véçu jusqu'a
88 ans
Elle partit sans déranger laissant un grand
vide Elle avait été notre grand-mère et notre
maman, quand la notre fut fauchée
en pleine maturité , Elle l'a pleurait en
disant :
- ce n'est pas juste c'est moi qui aurai du partir...
Ma douce grand-mère la veille de son grand
départ avait joué avec une de mes
filles qui lui avait mis un chapeau avec des
fleurs pour faire la mariée
le soir je lui avais dit :
Adeu Faliu
Si tornes pas
Escriu
sus d'una fulla
D'oliu
Elle partit entourée de tous et repose
dans le cimetière du petit village
au bon air du Canigou
cet après-midi en rassemblant mes souvenirs
et pour lui rendre hommage j'ai écrit ce
texte