Avec cette guerre qui n'en finit pas de douloureux
souvenirs sont évoqués : Et dans le livre que j'ai écrit
et qui est épuisé je retrouve ces jours ( noirs )
celui de ce temps ou jeune enfant j'étais à Rigarda
petit village au pied du Canigou : La déclaration des
hostilités fut annoncée par le crieur de rues
qui de sa voix pleine de tristesse nous annonçait
que tous les hommes en état de servir le pays
devait se faire recenser pour partir sous les drapeaux
mes cousins, mes voisins et même mon père
étaient concernés ! Ce furent des embrassades
des pleurs des larmes des cris de détresse
et puis chacun retourna chez lui et le monde
ne serait plus le même....
Mon père partit sur un navire hôpial
portant le Croix rouge convention de Genève
Mes cousins et d'autres au service obligatoire
et la France était occupée par ( les verts de gris)
les doryphores ces bestioles qui mangent nos légumes
Que de douloureux souvenirs !!!
Les restrictions se firent vite sentir, encore que dans
le petit village on avait de quoi subvenir : poulets
lapins des pommes de terre et des légumes
et on s'organisait pour faire venir des agneaux
et de la viande ... ma grand-mère avait fait une reserve
de chocolat et elle faisait de délicieuses confitures
sans sucre mais dans le jus sucré des figues
nous avions aussi un cochon a engraisser
qui était tué en janvier et faisait le bonheur de tous
et puis Lisa ma grand- mère avait deux chévres
qui tous les matins rejoignait le troupeau du berger
qui venait les prendre et les ramener le soir
Lisa allait les traire et ainsi avait du lait
Nous vivions de nos productions et pour l'huile et
autres ingrédients on connaissait
une employée à la frontière espagnole et on échangeait
c’était ainsi pour les chaussures, autrement il y avait
des galoches en bois ...
.Certains s'étaient bien enrichis en faisant du trafic...
Mais cela ne serait pas venu à l'idée de ma grand-mère
C'était l'exode des villes vers les campagnes
et tous les jours des personnes très convenables
faisaient le déplacement pour quémander des provisions
Lisa bonne personne avait pitié et donnait
Toujours quelque chose des pommes de terre
ou des haricots ; et ils disaient nous allons en garder
quelques poignée pour les planter car ce sera long
c'était triste l'hiver le ventre vide il faisait de plus
en plus froid ! glacial même et toujours une seule cheminée pour chauffer la maison
A l'école nous allumions le poêle avec du bois
que nous étions allés ramasser dans les bois
on noua apprenait a ramper et se cacher en cas d'alerte
Notre petite école n'avait jamais vue autant de petites
têtes venues d'ailleurs, nous avions les réfugiés de
Menton : et dans le village des sénégalais
des soldats qui apportaient un peu de joie
Un d'eux que nous appelions Mimi venait toujours
au devant de ma grand-mère pour lui porter son panier
en récompense il avait légumes et fruits
et des tomates qu'il croquait à belle dents
A l'heure du rata au clairon il se présentait
avec un pot de chambre, et quand on lui
faisait la réflexion ; il disait il est neuf...
je vais vous décire un autre fait qui m'avait marqué
C'est sur cette aire que les militaire mangeaient
actuellement c'est un jardin occupé par des personnes
du village ( c'est le couple qui est gardien des clés
de notre belle église...
après ses voyages en mer mon père fut débarque
il reprit ses activités de soignant à l'Hopital
St Jean de Perpignan - et j'étais enfant espiègle
et une nuit ne dormant pas ; j
J'avais entendu des murmures .... le lendemain je
dis à Lisa qui vivait avec son père âgé et moi
"Mémé cette nuit il me semble que c'était
mon père qui parlait"
Elle m'avait raconté un histoire de ( Brouches )
de sorcières qui seraient venues
et la semaine après j'entends encore un murmure
et la voix de mon père ....
le matin toute contente de mon exploit et devant le
patriarche je dis : Oui tu me ment
j'ai bien entendu mon père et même que le l'ai vu
( ce qui était de ma pure invention)
et là l'arrière grand père Pierre se léve
me prend sur ses genoux cagneux
il met un tisonnier au feu et quand il est bien rouge
"il me le présente en me disant :
"Tu vois Nine si tu parles je te brûle la langue"
J'ai eu si peur que j'ai enfoui en moi ce fait
En effet mon père était résistant et comme il était
soignant et ( donneur de sang ) il avait un laisser passer
permanent , il partait en vélo de Perpignan
32 kilomètres, il s’arrêtait chez ma grand mère
et reprenait la route pour aller dans une mine informer
les résistants ! jai trouvé dans ses documens
ces faits de guerre, il ne nous en a jamais parlé
et j'ai su la suite à son décès ou on réunit toute la famille
On n'a pas voulu mettre le drapeau sur son cercueil
mais dans notre cœur nous avons vu que c'était
un homme courageux Les personnes âgées a l’église
s'inclinaient ou allaient toucher son cercueil et nous ont
dit combien il était estimé ! et que de grands services
il avait rendu / il n'y avait pas d'infirmiers
à domicile, et lui bénévolement suivait des malades
qui avaient encore besoin de soins et mon oncle
son frère qui était en urologie faisait aussi
le suivi des soins et des sondes a placer
J'ai appris beaucoup le jour des funérailles de mon père
et sur les faits de guerre et sur ses activités
Voila mes souvenirs dans ce joli petit village
et puis à Perpignan !!! La guerre est terrible
et laisse des séquelles ... Elle crée une scission entre
les courageux et les autres...
Il avait aussi caché des juifs à l'hopital...
Nous l'avons su plus tard ...