Avec cette guerre qui n'en finit pas
En ce jour du 6 juin
qui réveille en moi des souvenirs
douloureux : N ous étions informés
dans les campagnes par des tracs
lancés par des avions
Dans les foyers il y avait les vieillards
les femmes et les enfants
qui aidaient aux travaux des champs
triste et douloureuse époque
de ce temps ou jeune enfant
j'étais à Rigarda 66
petit village au pied du Canigou :
La déclaration des hostilités
fut annoncée par le crieur de rues
qui de sa voix pleine de tristesse
nous annonçait
que tous les hommes en état de servir
le pays devaiten se faire recenser
pour partir sous les drapeaux
mes cousins, mes voisins
et même mon père étaient concernés !
Ce furent des embrassades
des pleurs des larmes des cris de détresse
et puis chacun retourna chez lui et le monde
ne serait plus le même....
Mon père partit sur un navire hôpial
portant le Croix rouge convention de Genève
Mes cousins et d'autres au service obligatoire
et la France était occupée par ( les verts de gris)
les doryphores ces bestioles qui mangent nos légumes
Que de douloureux souvenirs !!!
Les restrictions se firent vite sentir,
encore que dans le petit village
on avait de quoi subvenir :
poulets lapins
des pommes de terre et des légumes
et on s'organisait pour faire venir des agneaux
et de la viande ... ma grand-mère avait fait
une reserve de chocolat
et elle faisait de délicieuses confitures
sans sucre mais dans le jus sucré des figues
nous avions aussi un cochon a engraisser
qui était tué en janvier et faisait le bonheur de tous
et puis Lisa ma grand- mère avait
deux chévres qui tous les matins
rejoignait le troupeau du berger
qui venait les prendre et les ramener le soir
Lisa allait les traire et ainsi avait du lait
Nous vivions de nos productions et pour l'huile et
autres ingrédients on connaissait
une employée à la frontière espagnole
et on échangeait
c’était ainsi pour les chaussures, autrement il y avait
des galoches en bois ...
.Certains s'étaient bien enrichis
en faisant du trafic...
Mais cela ne serait pas venu à l'idée
de ma grand-mère
C'était l'exode des villes vers les campagnes
et tous les jours des personnes très
convenables faisaient le déplacement
pour quémander des provisions
Lisa bonne personne avait pitié et donnait
Toujours quelque chose des pommes
de terreu des haricots ;
et ils disaient nous allons en garder
quelques poignée pour les planter
car ce sera long
c'était triste l'hiver le ventre vide
i froid l faisait de plus
en plus froid ! glacial
même et toujours une seule cheminée
pour chauffer la maison
A l'école nous allumions le poêle avec du bois
que nous étions allés ramasser dans les bois
on noua apprenait a ramper et se cacher en cas d'alerte
Notre petite école n'avait jamais vue autant de petites
têtes venues d'ailleurs, nous avions les réfugiés de
Menton : et dans le village des sénégalais
des soldats qui apportaient un peu de joie
Un d'eux que nous appelions Mimi venait toujours
au devant de ma grand-mère pour lui porter son panier
en récompense il avait légumes et fruits
et des tomates qu'il croquait à belle dents
A l'heure du rata au clairon il se présentait
avec un pot de chambre, et quand on lui
faisait la réflexion ; il disait il est neuf...
je vais vous décire un autre fait
qui m'avait marqué profondement
et c'est peut être pour cela
que j'ai un don pour soulager l
a souffrance due au feu
Après ses voyages en mer
mon père fut débarque
il reprit ses activités de soignant
à l'Hopital St Jean de Perpignan -
puid entra dans la résistance
et une nuit ne dormant pas ; j
J'avais entendu des murmures ....
le lendemain je dis à Lisa
qui vivait avec son père âgé et moi
"Mémé cette nuit il me semble
que c'était mon père qui parlait"
Elle m'avait raconté une histoire
de ( Brouches ) des fées malefiques
de sorcières qui seraient venues
et la semaine après
j'entends encore un murmure
et la voix de mon père ....
le matin toute contente
de mon exploit et devant le
patriarche je dis : Oui tu me ment
j'ai bien entendu mon père et même que le l'ai vu
( ce qui était de ma pure invention)
et là l'arrière grand père Pierre
se léve me prend sur ses genoux cagneux
il met un tisonnier au feu et quand il est bien rouge
"il me le présente en me disant :
"Tu vois Nine si tu parles je te brûle la langue"
J'ai eu si peur que j'ai enfoui en moi ce fait
En effet mon père était résistant et comme il était
soignant et ( donneur de sang )
il avait un laisser passer
permanent , il partait en vélo de Perpignan
32 kilomètres, il s’arrêtait chez ma grand mère
et reprenait la route pour aller dans une mine informer
les résistants ! jai trouvé dans ses documens
ces faits de guerre, il ne nous en a jamais parlé
et j'ai su la suite à son décès ou on réunit toute la famille
On n'a pas voulu mettre le drapeau sur son cercueil
mais dans notre cœur nous avons vu que c'était
un homme courageux Les personnes âgées a l’église
s'inclinaient ou allaient toucher son cercueil et nous ont
dit combien il était estimé ! et que de grands services
il avait rendu / il n'y avait pas d'infirmiers
à domicile, et lui bénévolement suivait des malades
qui avaient encore besoin de soins et mon oncle
son frère qui était en urologie faisait aussi
le suivi des soins et des sondes a placer
J'ai appris beaucoup le jour des funérailles de mon père
et sur les faits de guerre et sur ses activités
Voila mes souvenirs dans ce joli petit village
et puis à Perpignan !!! La guerre est terrible
et laisse des séquelles ... Elle crée une scission entre
les courageux et les autres...
Il avait aussi caché des juifs à l'hopital...
Nous l'avons su plus tard ...
Je vous écris cela 80 ans après le debarquement
que nous avons appris plus tard ; Dans le village au pied du Canigou les ondes des postes à galléne ne
passaient pas ! On se réunissaient clandestinement
dans la salle des fêtes ; Toutes les issues etaient
avec du papier noir ou des rideaux
pour qu'on ne voient pas un rayon de lumière Tout étaient dans le noir et pourtant
les jeunes écoutaient de la musique
Rina Queti Charles Trenet enfant du pays
qui quelques années plus tard chantera La mer
Les enfants nous avions les bonbons
distribuéd à l'école par le Marechal;
dont nous devions chanter les louanges !!!
mauvais temps pour nous ; le dimanche
nous avions un chocolat vitaminé
distribué par un viel homme du village
Et puis à l'école nous avions deux tranches de pain
Et en gymnastique on apprenait à ramper
à se cacher ..... Nous avions pour chaussures
des sabots !!! Mon père qui était aussi
donneur de sang ( Universel A - a
vait une sur-alimentation - et avec ses tickets
echangeait de l'huile contre des chaussures
a la frontiere espagnole ou une personne
de notre village travaillait §
chacun cherchait un peu de confort pour les siens
C'est très dur de traverser une guerre
dans son jeune âge ....
Cela laisse des marques pour la vie
On a pu voir le génèrosite l'entraide
et les rapaces qui se sont enrichis
c'est ainsi ! c'est la vie......