Femmes Femmes femmes
Elle va commencer par cette histoire
qui lui était arrivée lors d’un de ses voyages,
dans un endroit chic où on prend soin de son bien-être.
Elle y était allée en cure de thalassothérapie
pour se faire bichonner, face à l’Océan.
Elle avait pris des vêtements pour le soir,
où il y avait une animation dans ce lieu raffiné.
Elle y rencontrait des personnes du milieu artistique,
qui furent de grands noms de la musique
et étaient devenus, dans leur peignoir de curistes,
sans aucun artifice,
« de vieux petits oiseaux »,
qui cependant savaient apporter de la joie par leur musique.
Leurs mains avaient gardé la jeunesse,
la vitalité, l’ardeur, la beauté, le geste alerte et sûr.
Les hommes en peignoir de bain,
quand ils vieillissent ne sont plus séduisants,
c’est ce qu’elle pensait,
c’est amusant dans ces lieux de cure,
où l’on prend son temps. Pour le meubler,
on entre en communication
par le dernier livre de Rachida Dati garde des sceaux
Eve lève-toi !
Pour garder sa vitalité Eve allait joyeusement se promener,
et comme elle est toujours dans le péché, « celui de paraître »,
pour égayer ses vêtements de détente,
elle mit à ses pieds des baskets d’une grande marque,
qui classent d’emblée la personne qui les porte.
Tous les jours elle allait faire sa marche au bord de l’océan,
regarder les boutiques, admirer les hortensias,
parler aux gens qu’elle rencontrait et ne connaissait pas.
Au restaurant, le soir, on lui servait un délicieux fromage
avec de la confiture de cerises noires du Béarn, des griottes,
Eve pêche par gourmandise - elle le sait –
et, comme elle souhaite faire partager,
elle se rend le lendemain chez le commerçant
qui propose cet heureux mariage de goûts.
Elle entre en relation avec cet homme
qui est aussi de son pays,
lui dit où il achète son vin, et oh! Surprise,
il connaît sa famille, elle s’en revient heureuse,
elle doit sourire, en rentrant à l’hôtel, le chemin est long, ça monte,
et aussi ça descend, elle est un peu essoufflée,
mais ne le montre pas.
Elle sent quelqu’un qui est dans ses pas,
elle ne se retourne pas, car ça lui fait peur, elle accélère le pas,
et se voyant proche de son lieu de résidence ralentit, sans crainte,
elle se laisse dépasser par celui qui la suivait. Il lui dit :
- Pardon Madame, vous êtes d’ici ?
Non, je suis une curiste,
je fais une cure de remise en forme
- Je suis pris au dépourvu,
lui dit l’homme, plus jeune qu’elle…
Je viens de voir mon cousin en Espagne,
et on m’a volé ma sacoche, tous mes papiers d’identité,
ainsi que tout ce qu’il y avait avec :
ma carte bancaire aussi, ceci dans mon véhicule,
je n’ai plus rien !
Il avait fait la déclaration, puis il lui dit:
- Vous venez d’où ?
Elle n’avait rien à craindre et lui donne son lieu de résidence.
D’autant qu’il ajouta :
- C’est dans votre ville que j’ai eu mon premier poste dans
l’administration des impôts.
La banque ne voulait rien savoir, il n’avait pas de papiers,
ni d’argent. Pour détendre l’atmosphère
Eve lui dit : - Ils sont aussi rigides que les Impôts,
vous devez en savoir quelque chose !
Elle lui dit,
car elle aime rendre service à son semblable :
- Qu’allez-vous faire ?
- Je vais errer, je vais passer une journée comme un clochard
puisque je n’ai rien même pas un euro !
- Qu’à cela ne tienne Monsieur, j
Je vous offre un café au restaurant,
je peux vous donner dix euros,
Je n’en serai ni plus riche, ni plus pauvre
et je vous aurai rendu service, il lui répond :
- Je vous enverrai une bouteille d’huile d’olive,
de celle que je produis en Provence.
Sur un morceau de journal,
il écrit son nom et son adresse.
Elle, ne lui donne que son numéro de téléphone portable !
Pour l’écrire, elle pose ses lunettes de soleil
l’homme intrigué ou attiré par son regard,
met ses yeux dans les siens et lui dit :
Voulez-vous que je vienne vous prendre ce soir,
nous pourrons marcher sur la plage et parler ensemble !
Eve –Eve - très aimablement pour ne pas le contrarier,
lui dit: Je vous offre un café au restaurant
ce sera plus agréable.
Non, il voulait venir la chercher, Elle dit oui !
Rendez-vous fut pris pour qu’il vienne à cinq heures du soir.
Eve ne vint pas, elle avait encore
des soins et c’était bien tard au mois de novembre
pour aller parler à un inconnu.
A l’hôtel, elle avait fait la connaissance de dames d
e la bonne société,
qui comme elle, venaient seules, elle leur fit partager cet
événement.
Qu’auriez-vous fait ? …Dix euros, ça ne la ruinait pas,
elle avait l’impression de faire une bonne action,
elle avait pensé s’excuser plus tard,
envoyer un petit mot à l’adresse donnée,
mais non, ce serait relancer le débat.
Pigeon, peut-être,
mais le pigeon est aussi un oiseau !