Elle écrit sur le clavier de son ordinateur,
elle y met tout son cœur,
car il est devenu son confident
Ses doigts comme sur un piano s’agitent,
ils sont agiles, ils caressent les touches
ou avec énergie les frappent.
Son écran est ouvert, et devant elle,
vient se poser un oiseau-
érudit et de bonnes mœurs -
il lui fait de gentils cui-cui.
C’est un oiseau migrateur
qui s’est perdu une nuit d’hiver,
il faisait si froid, il volait avec ses congénères
a été attiré par le soleil.
Sur une branche virtuelle
l s’est posé, en face d’elle.
Il lui dit, en mots symboliques :
qu’elle est un rayon de soleil
qu’elle brille comme une étoile,
celle de Salomon
elle préfère pourtant
celle qui a cinq branches
qui est l’harmonie intérieure et extérieure.
Elle, il l’a appelée mon amie, elle a ajouté :
Ton amie Rosie ta sœur Catalane
cet oiseau migrateur
celui que tu as rencontré sur le net
cet oiseau virtuel
qui t’a entrainée sur les pas de l’étoile
pour découvrir une belle prose
si délicate et agréable
Il t’a dit,sans pourtant te le dire clairement
et tout en faisant des métaphores,
que deux oiseaux pouvaient se retrouver
pour se sourire, échanger, dialoguer, s’enrichir
en se tenant de nobles propos.
Ils ont des points communs,
des goûts communs et des souvenirs.
Que peuvent bien se dire deux oiseaux migrateurs
qui se rencontrent sur la toile ?
Ils échangent, sur leur vie passée ou présente.
Il lui fait de beaux discours,
il a le savoir, la connaissance
car de bonne renommée,
il est diplômé de l’université.
Elle l’écoute, elle est séduite
par sa manière intellectuelle de
l’aborder : C’est sûr, il a su y faire
L’hiver sera long cette année
il y a des journées où l’on ne sort pas...
Elle est bien dans son cocon, que lui appelle
son « Palais des mille et une nuits »,
c’est ce qu’il lui a dit
en voyant les photos de sa maison
Sa maison, un temple familial, elle y voit
« dans l’architecture le nombre d’or ».
L’intérieur est décoré à son image
. Un palais des mille et une nuits !
Je vais donc te garder
en te racontant une histoire tous les jours
une histoire inachevée pour les mille et un jours
- car nous n’aurons pas de nuits -
et cela nous amènera facilement à trois ans
si Dieu nous prête vie !
Le voyant sourire dans son écran, elle pense,
l’imaginant, l’idéalisant
devant tant de belles phrases
suscitées par sa grande culture :
il est compétent lui apprend des nouveautés
élève son esprit sait la guider pour avancer
sur ce chemin où elle apprend à marcher seule
Il lui dit:- Quand tu marches dans la nuit
tu as tendance à regarder où tu mets les pieds
la nuit te remet sur terre.
L’étoile te force à relever la tête
et te permet de t’orienter de façon différente
L’étoile te remet dans l’universel
elle te sort du soleil levant qui bouge, qui tourne
Si tu as de la chance de trouver,
non pas une étoile
mais l’Étoile, celle qui ne bouge pas,
celle qui est sur l’axe un repère, le seul repère
mais toi, tu es le repère familial, l’axe fixe.
Elle pensait : C’est si bien dit !
C’est pour cela qu’elle lui écrit au petit matin :
J’aime la façon dont tu as su m’aborder !
J’aime la façon dont tu me parles
du symbolique !
J’aime que tu stimules ma fierté de Catalane
J’ aime que tu t’intéresse à mes activités
J’aime, j’aime, j’aime...
Il lui avait dit auparavant :
Tu es un rayon de soleil,
elle veut donc briller pour le retenir.
Et lui : tu es l’or du nombre d’or,
laisse-toi guider par l’étoile.
L’oiseau, l’ami virtuel, s’est évadé
pour retourner dans son horizon
Oui, tu reviens pour écrire
des mots choisis qui la touchent.
- Parle-moi de lui ? Écris-tu.
De lui, de l’autre celui qui n’est plus
et que tu portes.
- Lorsque j’ouvre l’un de tes messages,
tu as l’air de dire :
Je me montre, et je le montre
à la fois tu es actuellement lui et toi
en un seul et même être.
Quelle force avait-il pu t’inculquer,
vous êtes deux en un
Tout dans tes photos s’adresse
à ton interlocuteur et à
l’autre, tu sembles dire
Tu vois, je suis telle que tu l’as voulu
Si forte et si courageuse
pour avoir surmonté ces souffrances
Ces épreuves
Quel est ton secret ?
Peut-être celui que t’avait inspiré
ta merveilleuse grand-mère,
déjà fière de sa descendance.
Tu te montres ainsi à lui
et à moi, continue !
Pour poursuivre votre message
elle te parle longuement de lui,
c’est ce que tu souhaites
j'ai appris à marcher seule
et tu as été comme
une main tendue secourable
mais - qui sait ? si ce n'est pas lui
qui a été notre lien
il est heureux de voir que tu es là
et que tu m'aides à travers le clavier
de notre ordinateur
où nous avons eu de beaux échanges
Une autre fois
Ce soir le soleil couchant est rose !
Tu écris une œuvre,
mais pas pour des yeux, pour des cœurs.
Rose, dans le rose comme un vêtement blanc
tâché de sang et cent fois relavé.
Des tâches qui ne partent pas,
qu’il faut garder en mémoire
de celui qui a saigné.
Que c’est beau, est-ce lui qui l’interprète ainsi ?
Dans ce texte, il y a celle qui écrit et celui qui le lit,
avec le cœur peut-être meurtri.
Ou alors il interprète la couleur comme les alchimistes
qui ne voient que du rouge délaé !
- Ne cueille pas les roses mon amie Rosie
laisse les se flétrir sur leur tige
pour que les pétales partent au vent;
laisse mourir les choses là où elles sont nées.
Que ton cœur d’oiseau
chante le printemps que tu as connu,
pour que les autres oisillons apprennent à chanter à leur tour
pour que des mamans se sou
viennent comment on fait un nid
que les araignées se souviennent
comment tisser leur toile.
Tu es poète et ça lui plaît :
elle aime, nous avons le temps de rêver
Merci mon ami, tu es parti dans les étoiles
et j'ai choisi des passages
de ta belle écriture
c'est un hommage à l'homme au poète
au Médecin devenu professeur
des universités
Respect pour le chemin parcouru